Et si la vie n’était qu’une succession de lampadaires et de lampes torches ? ou comment voir de nouvelles solutions à un problème.
- Christophe GODAL

- il y a 14 minutes
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Connaissez-vous le « syndrome du lampadaire 💡 » ? L’idée, c’est qu’on va par habitude chercher les solutions à un problème, de préférence « sous la zone éclairée », la plus évidente et facile à rechercher. C'est souvent un frein à tout réel changement ou amélioration. Dans cette situation fréquente, on ne trouve pas de solution en ayant pas su poser la problématique autrement, ce qui favorise le statu quo.
L'image du lampadaire
Pour vulgariser cette image, Arnaud Tonnelé prend l’exemple des clés de voitures que l’on a perdues en pleine nuit. Les chercher dans l’obscurité n’est pas le 1er réflexe. Et pourtant, il est probable qu’elles y soient puisque l’on ne les retrouve pas à la lumière. Ainsi, quand il faut choisir, trouver des solutions et que ça bloque, ne serait-ce pas ce syndrome du lampadaire qui se réveille ? « à l’insu de notre plein gré »...
C’est perturbant pour le dirigeant qui, par nécessité, est une « machine » à décider et trancher toute la journée. Mais certains sujets résistent à cette mécanique bien huilée. Souvent les plus complexes, avec du « facteur humain » et l’incertitude de changements à mener… Par exemple : nouveau cap et feuille de route, structuration, évolution de poste, délégation… etc. Le paradoxe, c’est que seul le dirigeant a le pouvoir de décider de changer.
La métaphore de la lampe torche
C’est là que « la lampe torche » 🔦 - cette image que je prends pour illustrer l'apport du « regard extérieur » - est essentielle. Pour éclairer évidemment, élargir, prendre du recul, surtout, clarifier la Réalité (R). Démêler les faits et les ressentis face à une Problématique (P). Pour identifier un Besoin (B) éventuel d'intervention et d'appui. Souvent le fait d’évoquer le sujet et de le reformuler est un début de solution. C’est une étape structurante que j’aime réaliser car elle crée la relation de confiance tout en étant déjà utile et concrète.
Ces 3 initiales R P B font référence à la matrice RPBDC chère à Vincent Lenhardt. Elle signifie Réel Problème Besoin Demande Contrat. Cet outil est intéressant comme trame de questionnement avec un regard extérieur ("lampe torche") mais il permet également d'initier un travail de réflexion personnelle, pour commencer à s'auto éclairer.

Zoom sur la matrice RPBDC
Explorons plus en détail ces premiers mots clés de la matrice RPBDC concernant le territoire client (les deux autres étant pour l'intervenant).
Réel : quels sont les faits et les ressentis de cette réalité ?
Echanger sur le réel de la situation permet d'en savoir plus sur la situation en formulant et notant des informations sur cette réalité. L'hexamètre de Quintilien (méthode QQOQCCP) est utile par toutes les questions clés à poser pour mener l'enquête.
Quoi ? de quoi s’agit-il ?
Qui ? avec qui ? les acteurs
Où ? la localisation
Quand ? de puis quand ? le timing, la fréquence
Comment ? la manière, les moyens et les conditions
Combien ? les quantités
Mais ce faisant, c'est aussi un processus qui s'enclenche, une mécanique de réflexion interne, qui aide à distinguer et clarifier ce qui se joue. Cela aide déjà à prendre du recul avec la situation.
On arrive avec une situation de départ souvent embrouillée dans laquelle se mélangent des d'éléments disparates : faits, personnes, émotions, timing, perception...
Cette confusion contribue à la difficulté à identifier des solutions alors que d'habitude on y arrive
Cette 1ère étape est la plus accessible individuellement, en tâchant d'être objectif et si on réussit à manier ces deux registres opposés : émotion, ressentis vs raison, réflexion. La prise en compte de ses ressentis et émotions n'est pas toujours simple si on n'y est pas habitué.
Problème : en quoi ces faits sont un problème pour la personne ?
Cela revient à préciser la problématique du réel que l'on vient de caractériser. Il s'agit de voir si il y a un écart entre le réel présenté et la réalité souhaitée, en quoi est-ce vraiment un problème.
Cela renvoie au pourquoi la personne ne parvient pas à résoudre ce problème particulier alors qu'elle en solutionne plein d’autres par ailleurs. Une hypothèse est que c'est peut être la façon dont le problème se pose. C'est pour cela que le but est de l'aborder autrement, et on verra peut être ainsi d’autres solutions (cf. Syndrome du Lampadaire). Grâce à ce que j'appelle notre lampe torche.
Ensuite, l'idée est de travailler une visualisation dans une orientation de solution positive (« et si le problème avait disparu »). Et si le problème était résolu, que verriez-vous de différent ? comment vous sentiriez-vous ?
Ce 2ème aspect est surement plus délicat à réaliser individuellement car il faut réussir à distinguer la réalité de son problème et ensuite visualiser une solution dans une réalité à construire. Mais cela permet d'y réfléchir et de se dire qu'il y a des solutions justement.
Besoin : qu'est ce qui manque à la personne pour résoudre son problème ?
Une majorité des problèmes trouvent leur solution entre le R et le B sans avoir d’autres choses à faire que de questionner. C’est la valeur ajoutée de l'accompagnant que d’appliquer le "coup de marteau" au bon endroit. Même si ces 3 phases de questionnement permettent d'avancer dans la solution à son problème individuellement, l'apport d'une "lampe torche" professionnelle permettra d'avancer plus efficacement en étant guidé.
Face à ce besoin de « lampe torche », chacun y répond différemment. Certains vont préférer faire l’autruche, d’autres se surcharger dans l’action pour ne pas y penser, et enfin les plus avertis, dont mes clients bien sûr 😉, vont se faire accompagner par un consultant "lampe torche". On dit que c’est d’ailleurs la plus grande qualité du dirigeant que de savoir bien s’entourer.
Peut-être aimeriez-vous un éclairage différent pour vous projeter vers une organisation plus fluide et trouver la voie à escalader qui va vous convenir ?… vous savez quoi faire, trouvez déjà votre lampe torche ! 😃





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